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 JEAN CARZOU  DANIELE SICARD   MiCHEL NAU

 

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Jean Carzou  让卡尔祖 

1907  Le premier janvier, Karnik Zouloumian naît en Syrie à ALEP, de parents arméniens. Ces derniers avaient fui l'Arménie car leurs familles désapprouvaient leur union. Il n’a que dix ans lorsque son père photographe, meurt.
Il quitte alors la Syrie avec sa mère et sa sœur, pour s’installer en Égypte où se trouve sa famile maternelle.
Il fait de brillantes études au lycée arménien du Caire.

1924  Ses résultats lui permettent d’obtenir une bourse arménienne (Fonds Yeghiaya), pour venir étudier à Paris
à l’École Spéciale d’Architecture.

1929  Il est diplômé et se rend souvent au Louvre où les toiles d’Ingres lui donnent l’envie de devenir peintre.
Il s’inscrit en autodidacte dans les académies de Montparnasse (La Grande Chaumière) et décide de se consacrer uniquement à la peinture.
Il s’oriente d’abord vers l’abstraction géométrique, approche le surréalisme, mais bien vite il construit son univers personnel: une figuration stylisée et empreinte d’onirisme. Sa rencontre avec Gabriel Boissy, va lui permettre
d’entrer à Comoedia où il illustre des contes et des nouvelles. Par la suite, pour vivre, il présente à la presse

des caricatures d’hommes politiques:(notamment Hitler représenté en "père Noël allemand" dans le n° 814
de "Aux écoutes" du 23 décembre 1933)

1930  Il débute au Salon des Indépendants.

1936  Il se marie avec Jeanne Blanc, "une provençale de beauté classique, aux yeux de douceur avec laquelle,
il apprend le bonheur de vivre"
 ainsi que la définit
Florent Fels.
La peinture, la musique, la littérature, et la politique sont au centre de leur vie. Nane Carzou écrira des livres
que l’artiste illustrera.
A la déclaration de la guerre, ils se réfugient à Prades puis en Bourgogne où il va découvrir l’univers paysan.
La guerre lui inspirera les éléments fantastiques de son oeuvre.

1938  Naissance de son fils: Jean-Marie. Celui-ci entretiendra toujours des liens étroits avec ses parents, comme
on peut le constater à travers le récit de leur voyage en Arménie. Il préfacera entre autre le catalogue
de l’exposition "Figures rituelles", à la nouvelle Galerie Emmanuel David et prendra fait et cause pour l’Arménie.
Le succès de Carzou commence avec sa participation à l’exposition-concours organisée par "Pour que l’Esprit vive" avec sa toile "Saint François d'Assise" qui remporte le 2° prix.

1939  Première exposition particulière galerie Contemporaine, rue de Seine.
Dès lors, il va organiser plus de cent
expositions particulières de ses œuvres à Paris, en Province, et à l ’étranger.
Il participe régulièrement aux
Salons
des Indépendants, d’Automne, des Tuileries, à diverses expositions de groupes, à de nombreuses manifestations régionales, et mondiales. 
Par trois fois il reçoit le prix Hallmark : en 1949 avec sa toile "Le berger et les mages"; en 1951; et en 1955.
Il obtient le grand prix de l’Ile de France en 1954 avec "Château abandonné à Bougival". Puis le grand prix  de  l‘Éducation nationale à Tokyo, en 1955 et le grand prix "Europe" de la 1° Biennale de Bruges, en 1958.
 

 

Théâtre Hébertot - Jean Carzou

 

Michel Nau : Première Fête des Poètes - Théâtre Hébertot - Jean Carzou


1952  
Carzou confirme sa célébrité publique dans le monde du théâtre avec ses décors et costumes des Incas
dans "les Indes Galantes" de Rameau.
Dès lors, il travaillera six autres fois pour la scène. Il créera les décors et costumes du "Loup"  de J. Anouilh et
G. Neveu, pour les Ballets de Roland Petit, (1953); ceux de "Giselle" (1954) pour l’Opéra de Paris; ainsi que ceux
d’
"Athalie" (1955) pour le théâtre de la Comédie-Française. "Le Loup" de J. Anouilh et G. Neveu sera repris  par
La Scala de Milan (1963). Carzou renoue avec la scène avec "After Eden" (1966) pour la compagnie américaine,
les ballets Harkness; puis  avec "Jeanne et ses juges" de Thierry Maulnier (1968) au Mai de Versailles et enfin

"la Périchole"
pour le théâtre de Paris en 1969, où les décors et costumes ont  un succès retentissant. A l’occasion
de la représentation de la Périchole (1975), le théâtre d’Angers présentera la totalité de son œuvre scénique.

1953  Le salon des Peintres Témoins de leur Temps organise un référendum auprès du public pour savoir
quel tableau les visiteurs aimeraient  posséder: "La promenade des amants" de Carzou, emporte le plus grand nombre de suffrages. Deux ans après, il est
nommé parmi les "dix meilleurs peintres" de la génération
d'après-guerre.
Connaissance des Arts

Ses deux expositions, à la galerie David et Garnier: Venise 1953, entièrement consacrée à Venise et Apocalypse 1957, inspirée des Temps modernes, (exécutée durant l’année précédente et les trois mois d’été passés dans
le calme du Bourbonnais, au Mayet de Montagne), ont un grand retentissement .
L’exposition d’aquarelles Escales connaît le même succès.

1959  Carzou part aux U.S.A. pour le vernissage de sa première exposition à New-York, à la galerie Wildenstein.

1960  La Provence où il séjourne fréquemment lui sert de thème pour son exposition Provence chez
David et Garnier.

Les années 60, 70 confirment sa célébrité. Partout dans le monde, sont présentées des expositions
de son œuvre gravé.
Il entreprend l’illustration
(aquarelles, lithographies, eaux-fortes, pointes sèches)
de nombreux auteurs: A. Arnoux,
J.  Audiberti,A. Camus,T.S. Eliot, J. Follain, E. Hemingway, J. Gracq, E. Ionesco, Ch. Kunstler, P. Mac Orlan,
F. Mauriac, A. Maurois, E. Poe,  A. Pollier, A. Rimbaud, W. Skakespeare, A. Verdet, J. Verne, A. Vidalie…
 

1961  Il exécute une lithographie pour la première de couverture du programme de la soirée offerte au théâtre
Louis XV par le Général de Gaulle, président de la république française, en l'honneur de son Excellence Monsieur John  F. Kennedy, président des Etats-Unis d'Amérique, le jeudi 1° Juin, au Château de Versailles.

1962  Pour la première fois à Paris, sont présentés des plats décorés en céramique à côté des aquarelles,
des dessins et des lithographies.
La même année, Pierre Cailler fait paraître le catalogue raisonné de l’œuvre gravé et lithographié de Carzou.
A l’étranger, les expositions s’enchaînent ainsi que les voyages:( Japon, Liban, Suède, Suisse, U.S.A. (2°voyage en 1972). Carzou se rend trois fois en Arménie avec arrêt en Russie (1966, 1969 et 1984 où il reçoit la décoration " Mardiros Sarian" à Erevan).
En créateur protéiforme, il exécute des sculptures, (notamment " le Buste " 1978), des céramiques, des  
menus  et une peinture intitulée "Parc de l'Ile de France" pour le  paquebot France ; un carton de tapisseries :
 " L’invitation au voyage " pour la Manufacture des Gobelins; une tapisserie inspirée par "la Périchole" pour
le "mur du Nomade";  et pour Pierre de Tartas, deux autres cartons. Il participe également au prix international du gemmail de Tours et il est désigné "Nouveau Peintre de la Lumière" avec "Fille de Carthage"
*

1976  Carzou participe au Festival de Cannes en qualité de Membre du jury. La même année, les P.T.T. éditent
un timbre Carzou
"Princesse lointaine" et le Musée Postal présente une importante exposition de ses œuvres
(peintures, dessins et lithographies).
Il entreprend une série de lithographies pour "le château d’Argol" de Julien Gracq, commandées par la Société des Bibliophiles de l’Automobile Club de France.

1977  De nombreuses rétrospectives de ses oeuvres ont lieu: au château de Val en Corrèze, sous la présidence de Jacques Chirac; à Rochechouart, au château des Hayes; à Pérouges, près de Lyon; en Suisse et au Luxembourg.
Il est nommé Commandeur de l’Ordre du Mérite par le Président de la République. Le 7 décembre, il est élu à l'Académie des Beaux-Arts, au fauteuil de Jean Bouchaud.

1979  Le 4 avril, il est introduit  sous la coupole par M. Emmanuel Bondeville, secrétaire perpétuel.
Dans son
discours, il attaque le cubisme "Picasso n'est pas un peintre"  et la modernité en général. Il préfère
Claude Lorrain, Watteau et Dali tout en aimant acheter les oeuvres de ses contemporains figuratifs, notamment celles de
Maurice Boitel,
à la galerie René Drouet, faubourg Saint-Honoré. 

1981  Le château de Vascoeuil organise durant les trois mois d’été, une vaste rétrospective avec présentation des décors et costumes de "la  Périchole".

Résidant  à Vence depuis 1958, Il passe de nombreux étés ainsi que d'autres périodes dans sa maison, avenue
Jean Maurel, dans le quartier de l'Ara. Là, il "
y avait ses habitudes :repas au restaurant "la Farigoule" ou l' achat de pinceaux ou crayons et autres feuilles  de dessin au 13 rue Isnard ainsi que le raconte , le galeriste Chave avec lequel il a travaillé comme lithographe."  C'est ainsi qu'il est nommé "citoyen  d’honneur de la ville", et le maire  Bernard Demichelis vote la création d’un "musée Carzou" au sein de de la fondation Emile Hugues, dans le château de Villeneuve . 

1982  Remise officielle, dans la salle de la Comtesse de Caen, à l'Institut, de son épée d'académicien, offerte par ses amis et admirateurs et dessinée par lui-même. 

1985  Agé de78 ans, Carzou entreprend une gigantesque Apocalypse pour décorer la chapelle  de la Congrégation des Dames de la Présentation à Manosque; plus de six cents soixante six mètres carrés de fresque bleu-vert qui veulent "représenter le cycle de l'aventure humaine" ainsi qu'il le définit. On y retrouve sa hantise de la guerre, des génocides et des holocaustes à travers des  paysages dévastés, des palais en ruines, des blockhaus et de nombreux rails enchevêtrés. Sa peur d’un monde sur-industrialisé est représentée par quatre avions supersoniques, annonciateurs des catastrophes futures. Mais un couple enlacé nous redonne espoir; la Terre va renaître ainsi que le symbolise cette femme-arbre du dernier tableau "l'accomplissement".

1986  Préparatifs pour l'ouverture du "musée Carzou", à Vence, ville à laquelle Jean Carzou a fait don de 43 huiles dont plusieurs de grands formats, 52 gouaches, aquarelles, dessins, toute son oeuvre gravé et lithographié, sculptures, céramiques, livres illustrés, maquettes de décors et costumes de théâtre. L'ensemble doit montrer un panorama complet de l'artiste, depuis ses débuts. François Léotard, ministre de la Culture, l'inaugure le 13 Juillet 1986.

1988  La galerie de Francony présente l'oeuvre de Carzou des années 30-40, révélant  au public, son rôle de précurseur ainsi que la continuité de son oeuvre.

1990  Un contentieux judiciaire, polémique et politique éclate et "le musée Carzou" ferme ses portes.
 Les oeuvres sont rendues à l'artiste.

1991  L'église du couvent de Manosque dont il a décoré la chapelle devient  Fondation Carzou

1995  Le maire de Dinard propose à Carzou d'accueillir sa donation dans un musée portant son nom; le château de Port-Breton (ancienne demeure de l'industriel Boussac) est désigné mais le projet n'a pas abouti.

1997  La ville du Cannet réalise une rétrospective à l'espace Bonnard.

1998  En mars, sa femme Nane décède. Il se retire alors auprès de son fils Jean-Marie et de sa bru à Saint-Aquilin.

2000  Le 12 août, officier de la Légion d'honneur, Commandeur de l'Ordre du Mérite et Commandeur de l'Ordre des Arts et des Lettres, il décède à PERIGUEUX, Dordogne, à l'âge de 93 ans. Il repose au
cimetière de Montparnasse à Paris.

2003  26.11 Réception de Zao Wou-Ki succédant au fauteuil de Jean Carzou, à l'Institut de France, Académie des Beaux-Arts, section peinture.

 

 

DIscours d'hommage à Jean Carzou prononcé par Zao Wou-Ki
à l'occasion de sa réception sous la coupole, en remplacement de Jean Carzou
le 26 novembre 2003

 

 

 * " Fille de Carthage " in  le gemmail  dans  savoir +         

 D. Sicard

  

 

Sources multiples : Comme toute synthèse, cette biographie n'existe que grâce à des travaux de spécialistes sur lesquels elle s'appuie et que l'on peut retrouver dans les ouvrages et catalogues répertoriés dans la bibliographie de ce site.

 
 

 
 

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